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FAHRENHEIT 911 (2004) - Cinemaniacs.be
FAHRENHEIT 911


Avec son film ''Fahrenheit 911'' Michael Moore, nous livre ses réflexions sur l'état actuel de l'Amérique et nous explique notamment le rôle majeur qu'ont joué le pétrole et la cupidité après les attentats du 11 septembre.
Dans ce film provocateur, Michael Moore raconte l'histoire comme personne n'a jamais osé la raconter, analyse les événements qui ont conduit les Etats-Unis à l'apocalypse du 11 septembre et nous dit pourquoi le pays est aujourd'hui en guerre.


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Avant de commencer cette critique, j’aimerais attirer l’attention sur deux faits qu’il faut bien garder en tête en allant voir ce film. Tout d’abord que le réalisateur Michael Moore a précisé dans nombre d’interviews que son film s’adressait en premier lieu à « l’américain moyen », en particulier celui qui a voté pour Bush et était totalement d’accord pour l’invasion (heu, pardon la libération) de l’Irak, et ce afin de lui ouvrir les yeux sur, si pas les mensonges, en tout cas les nombreuses irrégularités dans la manière de procéder (pour ne pas dire autre chose). Ensuite que Moore est un anti-Bush convaincu et que donc, non, son film n’est absolument pas objectif et que, pas une fois, il ne montre le Président sous un bon jour. Cela étant dit, que faut-il penser de « Farenheit 9/11 » ?

Que c’est à tout le moins un bon film dans le sens où dès la sortie de la salle, il vous force à vous poser nombre de questions et lance le débat entre ceux qui ont aimé et ceux qui trouvent que le film est manichéen et démagogue. L’est-il ? Certainement. Moore est lui-même américain, issue d’une petite ville typique, manipulateur, subjectif à 150%. Son film s’apparente donc plus à un pamphlet qu’à une recherche journalistique. Connaît-on déjà en Europe, en substance ou en totalité, le propos du film et en a-t-on une vision plus critique ? Sans nul doute. Tout ce que Moore raconte dans son film, on le savait déjà (enfin presque, parce qu’il reste tout de même quelques séquences sur le mode de vie et de pensée américain qui font frémir). De plus, Moore en fait par moments trop, accumulant les commentaires là où les images parlent déjà d’elles-mêmes. Un exemple parmi d’autres: le 11 septembre au matin, le Président visitait une école. La deuxième tour du WTC vient d’être touchée et un conseiller vient glisser un mot discret à son oreille. Bush saisit alors un livre qu’il va, pendant près de 7 minutes, lire ou en tout cas feuilleter. Et Moore de nous montrer l’heure qui passe tout en rajoutant force commentaires et remarques sarcastiques sur son attitude… alors qu’il aurait suffit de montrer la première minute (9h02 si je me souviens bien) et la dernière (09h09) pour conclure la démonstration. Bref, le film pêche par son excès: trop d’images-chocs, trop de directions différentes, trop d’informations (pendant les 30 premières minutes, il faut vraiment s’accrocher si l’on ne veut pas… décrocher), trop de parti pris,…

Et pourtant, pourtant, il a quelques séquences excellentes (la méthode de recrutement de l’armée, l’attitude des journalistes lors du début du conflit en Irak,…), le film est bien monté et sans temps mort, l’humour au second degré y est bel et bien présent et Moore y démontre qu’il y a bien quelque chose de pourri au royaume de l’oncle Sam. Et s’il ne bénéficie plus de l’effet de surprise de « Bowling for Columbine », ni de sa force, « Farenheit 9/11 » a au moins le mérite de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas et d’oser ouvertement critiquer l’homme le plus puissant de la planète (ou censé l’être).

Bref: un film manipulateur ? Oui. A mettre entre toutes les mains ? Non. A absolument voir au cinéma ? Non. Mais néamoins intéressant, dérangeant, acerbe. Le pamphlet politique par excellence dont chacun tire les conclusions qu’il veut. On peut presque le comparer à un film de propagande, si ce n’est qu’ici il ne prend pas parti pour le pouvoir mais bien contre (en tout cas un certain pouvoir conservateur et réducteur). « Farenheit 9/11 » a donc tout simplement le mérite d’exister… et c’est déjà beaucoup.

Véronique Bejaer

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2004
USA
Documentaire
2h00


Realisateur

Michael
Moore



Date de Sortie

Belgique
07/07/2004
DVD
03/01/2005







2005

Nomination Meilleur Film Etranger