Connaît-on vraiment ses parents ? Anouk, 14 ans, découvre brutalement un autre visage de sa mère, à la faveur de l'incontournable stage d'observation de troisième qu'elle effectue dans la compagnie d'assurances où celle-ci travaille. Une semaine d'immersion dans le monde adulte de l'entreprise, avec ses petits arrangements et ses grandes lâchetés, qui bientôt scelle son jeune destin. Entre parcours initiatique, fêlure et premières responsabilités assumées, une forme d'adieu à l'enfance.
Un bon petit téléfilm, aux intentions bien nettes, heureusement porté par la jeune Jeanne Jestin en adolescente rebelle et Emilie Dequenne en mère célibataire tourmentée. Marc Fitoussi y va d’une énième variation sur la rude découverte des turpitudes du monde des adultes par une gamine dont le stage en entreprise servira de voyage initiatique. Voyage d’autant plus cruel que sa mère, cadre dans cette compagnie d’assurances, est impliquée, comme d’autres collègues, dans des malversations qui risquent d’envoyer leurs victimes dans la précarité sociale.
Malheureusement pour le spectateur, les clichés s’accumulent, les personnages de ce microcosme de la société du profit à tout prix sont stéréotypés, à tous les niveaux de la hiérarchie. Et puis le scénario balance sans beaucoup de conviction entre la satire sociale, mais jamais très tranchante, et le comique de situation au burlesque à peine capable de vous arracher un sourire. Restent les répliques et les réactions de la jeune Anouk, qui amènent une spontanéité dérangeante dans cette entreprise où chacun se garde bien de se montrer dans sa vérité.
Et la difficulté de Cyrielle, jeune mère célibataire qui voit le temps passer, déchirée par la solitude et la culpabilité. Mais ces 2 personnages auraient mérité un approfondissement, perdus qu’ils sont au milieu d’un fatras de personnages sans relief.