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LA MECANIQUE DE L'OMBRE (2016) - Cinemaniacs.be
Contacté par un mystérieux employeur pour retranscrire des écoutes téléphoniques, Duval accepte sans se poser de questions sur la finalité de cette organisation. Mais ce travail simple, s'il lui permet de reprendre pied dans sa vie, va néanmoins le placer très vite au coeur d'un complot politique, et le plonger malgré lui dans la brutalité et l'étrangeté du monde souterrain des services secrets.
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Un thriller bien noir et qui joue habilement sur la parano qui sommeille en chacun des spectateurs, et exacerbée par les temps obscurs que nous traversons. Homme ordinaire, qui vous prenez pour un citoyen normal, attention ! Le pire des complots peut vous tomber sur la tête, vous prendre dans un engrenage aussi dangereux qu’obscur, vous aurez sans l’avoir voulu du sang sur les mains, et votre vie ne tient qu’à un fil tenu par on ne sait pas très bien qui. Le réalisateur Thomas Kruithof a eu l’excellente idée de confier ce rôle de comptable effacé et banal à François Cluzet qui n’a pas son pareil pour se couler avec talent dans la peau de ce type d’individu, que l’on peut croiser dans le métro sans vraiment s’apercevoir qu’il existe. Comptable au chômage depuis 2ans, soignant son burnout à l’alcool, fréquentant les Alcooliques anonymes sans trop de conviction, avec la construction de puzzles pour tout divertissement : quoi de plus normal en somme dans une société où les individus ne sont plus que des variables d’ajustement ! Ou des proies pour des hommes de l’ombre sans scrupules, qui savent reconnaître l’homme aux abois à la docilité garantie. Mais bizarrement pour un film de genre, on est plutôt fasciné par la performance des acteurs qu’entraîné dans l’intrigue. Denis Podalydès est glaçant dans son rôle de big Brother aux pieds d’argile, Simon Abkarian et Sami Bouajila inquiétants à souhait. Mais ce mélange d’objets d’inquiétude, voire d’angoisse, on a du mal à y croire : trop d’éléments sous-entendus à maintes reprises dans les médias, mais qui restent dans une obscurité vaguement complotiste. Ironie des coproductions, cette affaire bien française, où se mêlent campagne électorale, prise d’otages quelque part en Afrique, barbouzes, DGSI, a été en grande partie tournée dans l’agglomération bruxelloise. |
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