OMAR (2013) - Cinemaniacs.be

Beau film, sensible et intelligent. Des amours contrariés, une approche sans manichéisme d’un conflit dont on ne voit pas la fin, un thriller passionnant. Sans oublier une belle mise en scène de l’amitié, de la fidélité, de l’engagement, de la trahison et de la manipulation. La littérature et le cinéma ne manquent pas d’imagination pour semer les obstacles les plus divers pour transformer en cauchemars la route censée mener 2 amants l’un vers l’autre. Parfois, c’est la triste réalité qui s’en charge. Dans le film du Palestinien Hany Abu-Assad (Paradise Now), ce sont les traditions au sein d’une même communauté et la haine entre 2 communautés qui entravent les amours de Nadia et Omar. Plusieurs murs les séparent, l’un d’eux est fait de béton et semble être là pour toujours. Omar le franchit chaque fois avec la même témérité pour rejoindre Nadia. Mais le devoir de résistance anime ses amis les plus proches et Omar ne peut s’y dérober. Le jeune homme sera pris dans un engrenage qui va le faire vaciller puis tomber, en même temps que le réalisateur construit un suspense fait de multiples rebondissements, et laisse planer des doutes sur certaines responsabilités. A tel point, et c’est un point faible du film, que le spectateur a bien le droit de se sentir parfois abandonné au bord du chemin, autrement dit de ne pas avoir reçu les clés pour tout comprendre du rôle de certains protagonistes. Gênant mais pas trop grave, cela laisse de la place aux discussions d’après film ! Le premier film entièrement palestinien, paraît-il. Il est de qualité et ne ressemble, ni de près ni de loin, à un film de propagande.