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ONLY GOD FORGIVES (2013) - Cinemaniacs.be
Julian, Anglais installé à Bangkok, est une figure respectée de la Pègre. Avec son frère Billy, il dirige un club de boxe thaï qui est en réalité un lieu consacré au trafic de drogue à destination de Londres. Quand Billy est assassiné, leur mère Jenna arrive de Londres pour chercher le corps. Elle est elle-même à la tête d'une puissante organisation criminelle et a l'habitude d'obtenir exactement ce qu'elle veut. Elle va régler ses comptes, à travers un parcours sanglant où se mêlent rage, trahison et vengeance, qui mènera à une ultime confrontation et à une possibilité de rédemption.
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Le nouveau film du réalisateur danois Nicolas Winding Refn a déjà suscité à Cannes beaucoup de controverses. Le réalisateur de Drive (n’en espérez surtout pas une sorte de suite) n’y allant pas par quatre chemins, difficile de se cantonner dans une critique modérée.Allons-y et assumons le parti-pris. L’intrigue est d’une rare minceur : une confuse histoire de vengeance (une de plus), qui libère une surenchère de scènes ultra-violentes, dans une sorte de délire trash, la violence la plus extrême étant celle d’une bande sonore à rendre agressif le plus placide des critiques (on exagère un tout petit peu !). La rengaine est connue, il s’agit d’une violence esthétisée, transcendée par la beauté formelle d’images remarquablement sophistiquées etc.etc.Parlons plutôt d’un formalisme lourd, d’une recherche quasi systématique de l’effet. Les personnages sont comme des pantins emprisonnés dans leurs poses. Leurs regards en disent long sur la méchanceté de leurs intentions, tellement long que vous avez le temps d’observer si votre voisin, lui, ne serait pas touché par la grâce d’un chef-d’œuvre qui serait en train de vous échapper. Mais le doute ne dure pas. Les ralentis, aussi nombreux que vains, font traîner un scénario qui tâche de cacher sa vacuité sans jamais y parvenir. Non, vous n’êtes pas dans un film de Tarantino, dont les dialogues et l’humour donnent à la violence une effervescence ludique qui la rend acceptable. Nulle trace d’humour, un dialogue( ?) rudimentaire à la mesure du désert mental des uns et des autres. Ryan Gosling y va d’une performance physique qui a dû lui coûter beaucoup de plaies et de bosses mais il ne donne guère de crédibilité à son personnage de vieil enfant qui ne réussit pas à dépasser sa phase œdipienne. Son mutisme et son regard triste finissent par fatiguer. Kristin Scott Thomas est certes méconnaissable en mère castratrice ; sorte de Cruella blonde oxygénée, elle surjoue son rôle diabolique à un point tel qu’elle en devient comique. La déception est d’autant plus vive que N.W.Refn est devenu méritoirement un des réalisateurs les plus personnels d’aujourd’hui. Tous comptes, allez-y voir vous-mêmes, peut-être trouverez-vous les bonnes raisons pour aimer ce film. Dans ce cas, il vous restera juste à pardonner à l’auteur de ces lignes.
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Langues : English Dolby Digital 5.1 - Français Dolby Digital
Sous-titres : Français, Nederlands
Bonus : Interview de Nicolas Winding Refn - Dans les coulisses de « Only God Forgives » -Commentaire audio du réalistateur |
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