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STORIES WE TELL (2012) - Cinemaniacs.be
STORIES WE TELL




Alors qu'elle brosse le portrait sur film de sa famille centré sur la figure de sa défunte mère, la cinéaste et actrice torontoise Sarah Polley (AWAY FROM HER, TAKE THIS WALTZ) tombe sur des indices selon lesquels Michael Polley, un comédien de Toronto, ne serait pas son véritable père. Son film se transforme aussitôt en une enquête, propulsée par des témoignages de ses frères et soeurs plus âgés qu'elle, ainsi que des proches de Diane Polley. Leurs révélations la conduisent à Montréal, où sa mère, qui jouait en 1978 dans une pièce donnée au théâtre Centaur, aurait eu une liaison avec un membre de la troupe. Mais lequel ? Afin de percer ce mystère, Sarah va à la rencontre de l'imprésario de sa mère, Harry Gulkin. Ce dernier lui fait une révélation fracassante.



Surprenant, moins par son sujet que par les moyens mis en œuvre pour aller jusqu’à la découverte d’une vérité qui n’en est, finalement, peut-être pas encore tout à fait une. Surprenant et vivifiant. On ne peut que savoir gré à une réalisatrice qui parie sur le besoin du spectateur que, de temps en temps, le cinéma le croie intelligent. Sarah Polley est attentive aux confidences de son « père » et plonge au cœur de son passé familial, dont la reconstitution hésite, prenant parfois des chemins de traverse inattendus et douloureux. Le film, sans s’alourdir d’une volonté démonstrative, illustre, non sans émotion, la difficulté, sinon l’impossibilité, de restaurer au plus près la connaissance de ceux que l’on croyait pourtant si proches. Il prend des allures de documentaire, S. Polley utilise de façon discontinue, photos et vidéos de famille. Images d’autant plus justes qu’elles ont la vérité d’instantanés arrachés à l’écoulement du temps. Un personnage impose à la caméra ses sourires, ses facéties, ses poses de jeune femme libérée ou en voie de l’être : Diane, la mère de Sarah. Mais au fil des images et des confidences de ceux qui l’ont connue, un autre portrait de Diane apparaît peu à peu, celui d’une jeune femme qui cache sa fragilité sous les dehors de l’excentricité volage. Sa pudeur aussi et sa volonté de sortir de la vie, fidèle à son image et sans indisposer qui que ce soit. (atteinte d’un cancer, elle se sait en sursis). La réalisatrice a cru bon de faire réapparaître les témoins, les amis, les amants, les confidents, devenus vieux, interprétés cette fois par des comédiens obligés de cabotiner un peu pour se trouver une place dans la saga familiale. Le film y perd un peu de sa force émotionnelle, de son originalité aussi. Au total, un très bon moment de cinéma. D’un matériau terriblement autobiographique, elle atteint à l’universalité du jeu des miroirs et des apparences auquel nous sommes tous soumis, à des degrés divers, sans toujours en être conscients.

Jean-Pierre Sculier









2012
Canada
Documentaire
1h48


Realisateur

Sarah
Polley




Acteur

Sarah
Polley

(Elle-même)


Scenariste

Sarah Polley

Producteur

Anita Lee

Compositeur

Jonathan Goldsmith

Date de Sortie

Belgique
07/08/2013
DVD
21/05/2014
BLU RAY
21/05/2014
France
27/03/2013
USA
10/05/2013
UK
28/06/2013

Distributeur

A-Film distribution

Distributeur dvd/Blu-Ray/VOD

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