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MONSIEUR LAZHAR (2012) - Cinemaniacs.be
MONSIEUR LAZHAR




En attente de son statut de réfugié politique, l'Algérien Bachir Lazhar se fait passer pour un résident permanent auprès de la directrice d'une école élémentaire montréalaise, afin d'obtenir le poste de remplaçant d'une institutrice qui s'est pendue dans la classe de ses élèves de sixième année. Cachant lui-même un passé tragique, Bachir est convaincu qu'il saura aider ces enfants en détresse, particulièrement Simon, qui a découvert la pendue, et Alice, qui est l'autre seule élève à avoir été témoin de ce spectacle traumatisant. Or, tandis que la fillette réussit à faire son deuil, Simon, violent et effronté, s'enferme dans son mutisme, se sentant secrètement responsable de ce drame. Pendant ce temps, le vaillant Bachir réussit à apprivoiser sa classe, apprenant à la dure les particularités et règlements du système d'éducation québécois, sous l'oeil de certains parents suspicieux, mais également sous le regard bienveillant d'une collègue qui s'est entichée de lui.



Un film émouvant et drôle, simple sans être simpliste, au ras des sentiments à la fois les plus banals et les plus profonds. La réalisation du Québécois Philippe Falardeau n’a rien de révolutionnaire et ne se démarque pas toujours suffisamment du langage théâtral(le film est tiré d’une pièce de théâtre) à la recherche du bon mot ou de la tirade qui fait mouche. Mais ce sont là défauts légers, qui ne nuisent pas au plaisir de suivre une belle histoire de chagrin, de mort et de souffrance, de résilience et de réconciliation avec les fondamentaux de la vie. Plutôt que d’être l’espace libérateur de cette parole, l’école où a eu lieu le drame choisit le silence et le non-dit. La victoire de Bachir Lazhar, ce sera celle des mots enfin mis sur les souffrances jusque là refoulées. Une victoire difficile, contestée par les autorités et la plupart des parents. P. Falardeau égratigne au passage, avec humour, les codes d’un enseignement empêtré dans un pédagogisme qui l’éloigne des réalités les plus urgentes et les plus simples. Un enseignement aussi tétanisé par la hantise du harcèlement et de la pédophilie au point d’interdire tout élan de tendresse. Dans ce contexte de méfiance, l’accolade entre Bachir et sa jeune élève, qui clôt le film, c’est comme l’irruption de la spontanéité des sentiments dans un univers aseptisé. D’une touchante vérité ! Si Monsieur Lazhar transmet à ses jeunes élèves sa passion pour la langue française, le dialogue du film a toute la saveur du français du Québec. Inutile, ce sous-titrage en français passe-partout, qui édulcore et affadit. On saluera l’interprétation de Fellag, toute en délicatesse, et celle des deux jeunes adolescents, Sophie Nélisse et Emilien Néron, si vrais dans leur manque de tendresse et d’amour. Un film qui fait du bien !

Jean-Pierre Sculier









2012
Canada
Drame
1h35


Realisateur

Philippe
Falardeau




Acteur

Mohamed
Saïd Fellag

(Bachir Lazhar)


Sophie
Nélisse

(Alice L'Écuyer)


Émilien
Néron

(Simon)


Danielle
Proulx

(Mme Vaillancourt)


Brigitte
Poupart

(Claire Lajoie)


Jules
Philip

(Gaston)


Daniel
Gadouas

(M Gilbert Danis)


Marie-Ève
Beauregard

(Marie-Frédérique)


Scenariste

Philippe Falardeau

Producteur

Luc Déry

Kim McCraw

Compositeur

Martin Léon

Date de Sortie

Belgique
07/03/2012
France
05/09/2012
USA
13/04/2012

Distributeur

Imagine Film Distribution



Sur le web Belgique











2012

Nomination Meilleur Film en Langue Etrangère





2011

Compétition Officielle

Prix Spécial du Jury