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OMAR M'A TUER (2011) - Cinemaniacs.be
Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans, est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins. Des lettres de sang accusent : « Omar m’a tuer ». La police suspecte immédiatement son jardinier, Omar de son prénom, Raddad de son nom de famille. Il parle peu, comprend mal le français : c'est le coupable idéal. Ecroué à la prison de Grasse, il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié par Jacques Chirac, mais toujours coupable aux yeux de la justice, qui décide en 2002 de ne pas rejuger l'homme. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…
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La condamnation du jardinier Omar Raddad à 18 ans de prison pour le meurtre de sa patronne ne fait pas honneur à la justice française. L’analphabétisme d’Omar, son manque d’intégration, son appartenance à une collectivité stigmatisée, tout fera farine au moulin d’une instruction menée quasi exclusivement à charge.
Le grand mérite du film de Roshdy Zem est de ne pas renchérir dans l’indignation. C’est de la rigueur de la démonstration que vient l’émotion qui ne tarde pas à s’emparer du spectateur. Sans pathos, sans le priver de son libre arbitre et de sa lucidité. Le ton est juste, et l’interprétation de Sami Bouajila donne au personnage une dignité qui rend encore plus scandaleuses les lacunes de l’instruction.
C’est au combat d’un homme en grand danger d’être broyé par une machine qui se veut sourde et aveugle que le film rend hommage et… justice. Combat pour la liberté mais aussi pour l’honneur, lequel est loin d’être l’apanage des nantis. Certes, l’écriture est des plus classiques, la structure des plus conventionnelles. R. Zem a choisi la voie de la simplicité, laquelle convient très bien au sujet. Peu d’effet de manches, peu de place pour des plaidoiries flamboyantes, le combat d’Omar et de ceux qui le soutiennent ne vire jamais au spectacle de prétoire.
Un combat inachevé puisque, gracié après 8 ans de prison, l’ex. jardinier n’a toujours pas obtenu la révision de son procès. Du cinéma engagé, généreux, d’une simplicité convaincante.
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Sur le web Belgique


2012
Nomination Meilleur Acteur
Sami Bouajila
Nomination Meilleure Adaptation
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