LA GUERRE EST DECLAREE (2011)

Roméo et Juliette s’aiment et ont tout pour être heureux, y compris des familles complices de leur amour. Le destin semble leur être favorable jusqu’au jour où apparaît le crabe, qui menace d’emporter leur enfant. La comédie sentimentale va-t-elle virer au plus lugubre des mélodrames ? Que non ! Roméo et Juliette refusent la fatalité, ils vont se battre avec des armes auxquelles le cancer n’est pas habitué, l’humour, la dérision, et la joie.

Le film devient une formidable explosion d’énergie qui bouleverse tous les codes du langage cinématographique : comédie et drame s’interpénètrent pour créer une émotion qui se mélange au plaisir et s’en augmente. Le comique presque burlesque de certaines situations s’allie à la rencontre de personnages secondaires, familles, amis, croqués dans leur vérité quotidienne, ce qui les rend savoureusement sympathiques.

Le mélange des genres musicaux exprime comme le refus des 2 parents de se laisser couler dans une détresse qui uniformiserait leurs existences. Et lorsque Roméo et Juliette se mettent à chanter leur amour, leur bonheur et leur chagrin, le spectateur a la délicieuse sensation de ne plus savoir sur quel pied danser. Faut-il pleurer ? Faut-il en rire ? Jetez un coup d’œil discret à votre voisin et vous verrez qu’il sourit, décontenancé qu’il est de tant d’audace et d’imagination mises à conjurer le mauvais sort. Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm éblouissent le film de leur jeunesse, de leur beauté et de leur vitalité. Si les moments de doute et les souffrances du désespoir ne leur sont pas épargnés, ils sortiront vainqueurs et leur enfant avec eux. Un formidable encouragement à la vie, et c’est au cinéma et à ses vertus qu’on le doit.