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STONE (2011) - Cinemaniacs.be
STONE




À quelques mois de la retraite, l'officier pénitentiaire Jack Mabry doit analyser la candidature de Gerald "Stone" Creeson à une remise en liberté conditionnelle. Le courant entre les deux hommes passe difficilement. Après avoir abattu les réserves de son interlocuteur, Mabry, un homme au caractère renfermé, qui a imposé par la force à son épouse une vie sans joie, se montre peu réceptif à ses témoignages de regret. Or, après huit ans de pénitencier pour complicité de meurtre, Stone joue le tout pour le tout. Sa stratégie: jeter sa très belle épouse Lucetta dans les pattes de Mabry afin qu'elle le séduise, et ainsi détenir un ascendant sur lui. Après plusieurs tentatives infructueuses, Lucetta capture enfin sa proie, à l'heure même où, derrière le mur de la prison, Stone s'ouvre sans prévenir à la foi chrétienne. Ce que Mabry trouve plutôt suspect.



Au lit, au petit-déjeuner, à la veillée du soir, dans la voiture, au temple, la voix de Dieu est omniprésente. Elle se conjugue dans tous les délires. Le spectateur n’en saisit les discours que par bribes, en voix-off, mais pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’ils pèsent lourd sur les pensées et les actes des fidèles. C’est peut-être là l’aspect le plus saisissant du film, la plongée dans une Amérique très profonde, dont la religiosité est pain bénit pour la culpabilité, les remords en tout genre, et les tentatives de rédemption les plus saugrenues. A cet égard, le film a presque valeur de témoignage ! Jack Mabry, décideur des remises de peine en fin de carrière, et Creeson, dit Stone, son dernier « client », se ressemblent ainsi beaucoup plus que leurs joutes verbales ne le leur font croire. Ils sont façonnés par des fantasmes qu’ils prennent pour des réalités. Mais les tentatives de manipulation, au cœur de l’intrigue, nous font redescendre sur terre, tant elles ont un air de déjà vu. Le cinéma n’est pas avare en policiers sur le retour sur qui vont s’abattre les pires tuiles. Ici, il s’agit d’un juge mais cela ne rend pas le scénario moins prévisible. Et l’interprétation d’une sobriété minimaliste de De Niro n’a rien de subjuguant. Seuls les personnages féminins échappent plus ou moins à la grisaille des stéréotypes : l’une (Milla Jovovich) compose un séduisant mélange de gentillesse naïve et de perversité ; l’autre (Frances Conroy) avale son whisky avec autant de plaisir que la parole divine. Plaisant mais un peu juste pour se débarrasser d’une impression de banalité. Une preuve de plus de la relative faiblesse des scénarios du moment ? Stone n’a rien de déshonorant mais rien d’enthousiasmant non plus. Un film de l’entre-deux, un de plus.

Jean-Pierre Sculier









2011
USA
Thriller
1h45


Realisateur

John
Curran




Acteur

Robert
De Niro

(Jack Mabry)


Edward
Norton

(Gerald 'Stone' Creeson)


Milla
Jovovich

(Lucetta Creeson)


Frances
Conroy

(Madylyn Mabry)


Enver
Gjokaj

(Jack jeune)


Rachel
Loiselle

(Candace)


Peter
Lewis

(Warden)


Scenariste

Angus MacLachlan

Producteur exécutif

Avi Lerner

Producteur

Jordan Schur

Holly Wiersma

David Mimran

Date de Sortie

Belgique
16/03/2011
France
11/05/2011
USA
08/10/2010

Distributeur

Benelux Film Distributors