Barbara (L. Bourgoin) et Nicolas (P. Marmai) vivent en couple depuis quelques temps. Ils habitent à Paris et mènent une vraie vie de célibataires sans enfants. Tout est beau tout est rose. Barbara est une intellectuelle et a donc d'autres aspirations que les couches sales et les biberons...mais voilà qu'elle tombe enceinte. Sa grossesse bouleverse sa vie affective, sexuelle et familiale, et lui fait porter un autre regard sur son travail et le sens qu'elle donne à sa vie. Elle va être partagée entre un amour immense pour sa fille Léa, la sensation d'être totalement privée de sa liberté, le sauvetage de son couple et devra affronter une mère soixante-huitarde (J. Balasko) et une belle-mère traditionnellement bien trop présente et exigeante.
Adapté d’un roman à succès d’E. Abecassis, le film de Rémi Bezancon a bien du charme. A la fois drôle et touchant, il marie avec bonheur le rire, la tendresse et l’émotion. Chaque acteur donne à son personnage une légèreté qui rend sa banalité – lui est vendeur dans un vidéoclub et elle une thésarde à la carrière a priori bien balisée - sympathique. Barbara et Nico s’aiment et bientôt elle désirera avoir un enfant, rien de neuf sous le soleil des sentiments. Et pourtant, tout va se compliquer lorsque le couple devient famille. L’heureux événement devient le baby clash. L’image d’Epinal et la féerie cèdent la place à la réalité, qui bouscule sans ménagement les rêves d’un bonheur dans la continuité des premières rencontres et des premières étreintes.
Le film saisit au plus près et au plus juste les désarrois des 2 jeunes gens. Que va-t-il rester de la joyeuse insouciance de Nico ? Et le passage de Barbara derrière le décor du fantasme et de l’imaginaire se fait dans la douleur. Tout se métamorphose, tout est à redéfinir. Pour trouver un nouveau point d’équilibre, il faudra en passer par la perte des illusions.
Que l’on se rassure : le film n’est en rien l’illustration d’un sujet pour magasines spécialisés et réservés à la plage ou au salon de coiffure. Il n’a pas cette lourdeur, ou cette maladresse. Il aborde certes un sujet trop souvent enfoui sous les clichés : la maternité ne conduit pas au bonheur n’importe qui à n’importe quelle condition. R. Bezancon la montre comme une épreuve dont les êtres les plus aimants- Barbara et Nicole le sont - ne peuvent garantir une issue heureuse. Sujet trop ténu pour captiver un spectateur une heure et demie durant ? La réalisation d’un film habilement construit en diptyque (un avant et un après) et l’attention portée aux personnages même secondaires en font au contraire un excellent divertissement qui n’exclut pas une certaine gravité.