Recherche       




CASANEGRA (2009) - Cinemaniacs.be
CASANEGRA


Dans le Casablanca d'aujourd'hui, deux amis d'enfance, Adil et Karim, vivent d'expédients et de petites combines. L'un emploie des enfants vendeurs de cigarettes au détail, et décide de mettre sa vie sur le droit chemin et d'aider sa famille. L'autre a trouvé la solution miracle à tous ses problèmes : acheter un visa et un contrat de travail pour émigrer vers Malmö, en Suède, ville mythifiée dont il rêve à travers une carte postale.



La beauté vénéneuse de Casablanca, écrin des amours impossibles d’Ingrid Bergman et d’Humphrey Bogart (Casablanca, Michael Curtis, 1943), a fait rêver des générations de cinéphiles. Le film de Nour-Edinne Lakhmari dépouille la métropole marocaine de ses séductions romanesques et nous plonge dans le cauchemar de la débrouille quotidienne pour survivre et permettre à ses proches de survivre. Construit sur un long flash back, dans un style quasi hollywoodien- le réalisateur ne fait pas mystère de son admiration pour Scorsese-, le film suit quelques jours du parcours chaotique de Karim et Adil, à qui la « Maison Noire » à la fois aimée et haïe ne laisse guère d’autre perspective que des minables petits trafics de rue, au service d’un truand sadique encore plus minable qu’eux. Les nombreuses séquences de nuit sont saisissantes, d’un réalisme social qui, de façon inattendue, laisse parfois place à quelques visions oniriques d’une poésie insolite. La caméra joue sur les contrastes, les quartiers « art déco » de l’époque coloniale révolue donnent à la ville au petit matin une beauté d’autant plus étrange qu’elle est fanée et voisine avec le sordide et la violence ordinaires. Le film a été un succès considérable dans les grandes villes marocaines. Tout en étant d’abord un film de genre non dénué d’humour, il est aussi un miroir sans doute fidèle de la difficulté d’être jeune, d’être femme dans une société dont les plus démunis n’ont heureusement pas perdu leur volonté ni leur énergie. Le film transmet cette vitalité, ce qui le rend aussi sympathique qu’estimable. Il faut rendre justice à ce cinéma, afin qu’il ne se perde dans le magma indifférencié des sorties hebdomadaires.

Jean-Pierre Sculier








2009
Maroc Suède
Drame
2h09


Realisateur

Nour Eddine
Lakhmari




Acteur

Anas
Elbaz

(Karim)


Omar
Lotfi

(Adil)


Mohamed
Benbrahim

(Zrirek)


Ghita
Tazi

(Nabila)


Scenariste

Nour Eddine Lakhmari

Producteur

Ali Kettani

Compositeur

Richard Horowitz

Date de Sortie

Belgique
08/12/2010
France
21/10/2009

Distributeur

CNC