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THE TREE OF LIFE (2010) - Cinemaniacs.be
Texas, fin des années 60, Jack l'aîné d'une fratrie de trois, vient de perdre son frère cadet, RL. Devant cette fatalité de la vie, Jack se souvient de son enfance, des doux moments où il était encore le seul fils, grandissant dans la félicité procurée par l'amour inconditionnel de sa mère. La travée de la mémoire s'ouvre... et tout lui revient....les petits frères qui mobilisent l'attention de la mère, la discipline d'un père absent et autoritaire. Jack se laisse envahir par les souvenirs du passé et c'est ainsi qu'au gré de ses expériences, de son parcours initiatique, et au rythme de la perte progressive de ses illusions et de son innocence, nous explorons le cycle de la vie qui n'en finit plus de tourner autour de nous et qui nous précipite tantôt vers le bonheur tantôt vers le drame. The Tree of Life nous propose une profonde réflexion sur le sens de l'aventure humaine.
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PALME D’OR CANNES 2011 Les films de T. Malick (5 en un peu moins de 40 ans) ont la rareté des chefs d’œuvre. Ils s’entourent de légendes à mesure qu’ils se font attendre, s’annoncent, se dérobent et se livrent enfin : tout à l’image d’un réalisateur mystérieux, qui fuit les médias, capable de passer 2 ans dans une salle de montage, éternel insatisfait de son art. Car c’est bien d’art et de poésie qu’il s’agit .De méditation aussi. Les voix off disent l’émerveillement devant le monde qui se donne à voir dans des images sublimes, mais aussi le désarroi face à la cruauté et au mal de vivre des hommes. The Tree of Life franchit une étape : la méditation n’est plus subordonnée à une intrigue, elle devient le sujet même du film. La naissance d’un enfant a toute la beauté de la création de l’univers, la femme (émouvante J.Chastain) semble l’incarnation de la bonté et de la générosité de Dieu. L’émotion est d’autant plus grande qu’elle est portée par les seules images, les sons et la musique. Les sources d’émerveillement se répondent en de magnifiques correspondances pour faire du film un hymne à la beauté. Les images de la création du Monde ont la fulgurante beauté des plus grands moments de l’Odyssée de l’Espace de S. Kubrick ! Chef d’œuvre, oui, mais dont il ne faut pas sous-estimer les imperfections. Le film gonfle jusqu’à friser le ridicule lorsque les questions à Dieu- la souffrance, l’existence du Mal, la mort etc.- recouvrent les images d’une bondieuserie assez indigeste. L’enfance est un paradis perdu, tout comme la jeunesse du monde ; l’innocence enfuie - thème récurrent chez Malick- a dans le film une sublime traduction visuelle et sonore. Et c’est l’amour qui donne un sens et un prix à la vie des hommes. Cela acquis, fallait-il ce lourd commentaire qui frise parfois la bondieuserie ? Cette fois, la voix off agace plus qu’elle ne bouleverse. De même, Malick ne réussit pas toujours à articuler les 2 mondes, la vision cosmique et l’univers, microscopique et mesquin, d’une ville de l’Amérique profonde des années 50 .Et on aurait aimé que le personnage joué par S.Penn(le fils rebelle devenu un adulte en pleine crise existentielle) ne soit pas réduit à une portion si congrue qu’il en devient presque ridicule. Autant de réserves qui n’enlèvent rien à la conviction que le film de T .Malick permet au cinéma de rester un art, qui fascine en transcendant les sujets qu’il aborde, alors qu’il n’est que trop souvent une industrie.
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