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UNE EXECUTION ORDINAIRE (2009) - Cinemaniacs.be
UNE EXECUTION ORDINAIRE


L'automne 1952. Une jeune médecin urologue et magnétiseur qui pratique dans un hôpital de la banlieue de Moscou cherche désespérément à tomber enceinte de son mari, un physicien désabusé qui ne survit que grâce à l'amour qui le lie à sa femme. Cette dernière est à son grand effroi appelée secrètement à soigner Staline, malade, au seuil de la mort, et qui vient de se débarrasser de son médecin personnel. Le dictateur s'insinue dans le couple et installe avec la jeune femme une relation où se mêlent confidences et manipulation. Tour à tour amical et pervers, le monstre livre son art de la terreur comme on ne l'a jamais vu.



Lorsqu’il entreprend de transposer au cinéma sa propre œuvre, le romancier risque, sinon l’échec, du moins la banalisation, voire l’appauvrissement de son univers .Cinéma et littérature parlent rarement le même langage, parfois ils s’étouffent l’un l’autre. Un chef- d’œuvre littéraire ne trouve que rarement son équivalent au cinéma. Le film de M.Dugain, adaptation de son roman éponyme de 2007, n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, il n’en est pas moins une réussite remarquable. Aux antipodes de la reconstitution historique, la narration se construit comme un huis clos de plus en plus oppressant. Dès les premières images, la peur s’incruste partout, dans l’immeuble où vivent Ekaterina et Vassili, dans les réunions de famille, sur les lieux et dans les relations de travail. Remarquable prologue où, comme dans une tragédie classique, le « héros » malfaisant est partout alors qu’il n’est pas encore apparu. Les couleurs ont comme disparu, les objets dans leur fonctionnalité ont vidé les lieux de toute chaleur humaine. Le Petit Père des Peuples peut faire son entrée, la machine à broyer est à sa dévotion, elle semble inarrêtable. André Dussolier ne cherche pas à être le clone de Staline, il en interprète magistralement le cynisme, la roublardise, l’indifférence à la souffrance humaine et le mépris pour tout élan de tendresse et d’amour. Le spectateur se » régale » d’effroi à chacune de ses apparitions. Marina Hands fait de la jeune urologue une victime du Monstre qui ne se résigne pas, elle est tout en fragilité et en volonté de préserver sa part d’humanité .Edouard Baer campe un intellectuel que seul l’amour sauve du désespoir, avec une distance et une élégance qui le préservent de la barbarie. Le film doit beaucoup de son intensité à l’interprétation de ces 3 acteurs entièrement au service de leurs personnages. Il nous laisse au seuil de l’incompréhensible, celui du chagrin d’un peuple à la mort de son persécuteur ; il nous glace, tant l’homme paraît démuni face à l’organisation méthodique du mal, quel que soit le nom qu’il porte à travers l’Histoire.

Jean-Pierre Sculier








2009
France
Drame
1h45


Realisateur

Marc
Dugain




Acteur

André
Dussollier

(Joseph Staline)


Marina
Hands

(Anna)


Edouard
Baer

(Vassilli)


Denis
Podalydes

(Le concierge)


Tom
Novembre

(Le directeur de l'hôpital)


Grégory
Gadebois

(Le chef de service)


Gilles
Gaston-Dreyfus

(Beria)


Anne
Benoit

(Alexandra, la mère d'Anna)


Marie
Payen

(Patiente Anna 1)


Amandine
Dewasmes

(Patiente Anna 2)


Scenariste

Marc Dugain

Producteur

Jean-Louis Livi

Date de Sortie

Belgique
21/04/2010
DVD
16/06/2010
France
03/02/2010

Distributeur

Victory Productions

Distributeur dvd/Blu-Ray/VOD

Images et visions





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