Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, l'adjudant-chef Roy Miller et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert irakien. Ballotés d'un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Pris en filature par des agents, Miller doit chercher des réponses qui pourront soit éradiquer un régime véreux soit intensifier une guerre dans une région instable. En peu de temps et dans cette zone explosive, il découvrira que la vérité est l'arme la plus insaisissable de toute.
La déception est à la mesure des réussites précédentes du réalisateur. Bloody Sunday (2002) est un époustouflant thriller ancré dans une réalité sociale et politique qu’il dénonce avec force. United 93 (2007) raconte minute par minute l’héroïsme de gens ordinaires qui refusent de mourir sans lutter. P.Greengrass a imposé un style, qui transforme en spectacles tendus les réalités les plus dramatiques. Le scénario est pour beaucoup dans cette dramatisation qui électrise ses films du début à la fin. Le réalisateur nous prévient qu’il ne s’agit pas d’un film sur la guerre en Irak, mais alors, de quoi s’agit-il ? D’un grand jeu vidéo où la machination orchestrée par l’administration bushienne permet la victoire finale des forces rédemptrices de l’Empire américain, à savoir le soldat qui se met à penser par lui-même, et la journaliste qui fera enfin son boulot après bien des atermoiements ? Cette fois, la happy end ne fait pas de doute,le héros court,il tire, il esquive,il vaincra,les forces du mal ne peuvent rien contre lui. Quant à la population irakienne, censée découvrir les bienfaits enivrants de la démocratie, elle est réduite à une poignée de figurants, elle n’a tout simplement pas droit au chapitre. Greengrass a du talent, Damon du charisme, gageons qu’ils reviendront bientôt pour nous épater, loin de cette green zone où ils auraient peut-être mieux fait de ne pas s’aventurer.