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CLASH (2016) - Cinemaniacs.be
CLASH




Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s’en sortir ?


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Ouf, le film de Mohamed Diab a donc trouvé de courageux distributeurs. C’est un beau pari sur l’intelligence du public, sur son besoin de comprendre et pas seulement de se divertir dans la facilité de la daube à la française (la Mécanique de l’Ombre, sorti cette semaine est une heureuse exception).

Le réalisateur égyptien essaie de saisir un moment aussi chaotique que sanglant de l’histoire récente de son pays. Tout va se passer dans le huis clos étouffant d’un fourgon cellulaire où sont entassés des hommes(surtout)et des femmes(2)jetés là par la colère de militaires complètement dépassés par l’ampleur des manifestations qui suivent la destitution du Président Morsi, nous sommes 2 ans après la révolution. Huis clos et microcosme d’une société fracturée selon les antagonismes politiques et religieux.

Tout le monde se méfie de tout le monde, l’agressivité, la violence à l’intérieur du fourgon renvoient à la folie qui semble s’être emparée de toute une société, ce dont témoignent les quelques images hallucinantes que le film nous donne de l’extérieur. 2 femmes, l’une, très jeune et très voilée, attentive au sort de son vieux bonhomme de père ; l’autre, infirmière, sans voile, et qui ne ménage pas sa compassion : c’est elle qui conseille vivement à l’un des jeunes gens prisonniers de dissimuler la croix copte tatouée sur son bras. Des Frères musulmans, rassemblés autour d’un leader prêt à prendre le pouvoir, des garçons qui ne rêvent que de musique, 2 journalistes soupçonnés d’être à la solde de l’Occident, et puis tous les autres, sans identité particulière, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Le réalisateur, qui avait précédemment dénoncé le harcèlement sexuel des femmes dans Les Femmes du Bus 678, se donne pour objectif de montrer sans juger ni prendre parti, ce qui explique peut-être que son film ait été plutôt mal accueilli aussi bien par le Pouvoir que par les Opposants.

Il s’efforce, et il y parvient dans les moments les plus émouvants du film, de débusquer la part d’humanité qui existe en chacun, au-delà des clivages dont il semble croire que ces hommes et ces femmes sont des victimes beaucoup plus que des responsables. Nous sommes loin des clichés médiatiques, on sort de ce film secoué, la gorge un peu nouée, en se disant que, dans ce magnifique pays, la réconciliation est possible mais qu’il faudra parcourir un long chemin pour y parvenir.

Jean-Pierre Sculier

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2016
France Egypte
Drame
thriller
1h37


Realisateur

Mohamed
Diab




Acteur

Nelly
Karim

(Nagwa)


Hani
Adel

(Adam)


Tarek Abdel
Aziz

(Hossam)


Ahmed
Dash

(Faris)


Scenariste

Mohamed Diab

Khaled Diab

Producteur

Mohamed Hefzy

Eric Lagesse

Moez Masoud

Compositeur

Khaled Dagher

Date de Sortie

Belgique
11/01/2017
France
14/09/2016
UK
21/04/2017

Distributeur

O'Brother