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LE CIEL ATTENDRA (2016) - Cinemaniacs.be
LE CIEL ATTENDRA


Sonia, 17 ans, a failli commettre l'irréparable pour "garantir" à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit avec sa mère, aime l'école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse d'un "prince" sur internet. Elles pourraient s'appeler Anaïs, Manon, Leila ou Clara, et comme elles, croiser un jour la route de l'embrigadement... Pourraient-elles en revenir ?



La radicalisation de jeunes Français(e)s ou Belges ne peut pas se réduire à des explications simplistes que l’on entend trop souvent, à la recherche d’une réponse qui supposerait une parade efficace. Le grand mérite du film de Marie-Castille Mention-Schaar est d’essayer de comprendre sans juger, sans en nier la difficulté, sans occulter qu’on est parfois à la limite de l’irrationnel et du mystère. Sonia et Mélanie ne viennent pas de « milieux défavorisés », elles suivent une scolarité normale, susceptible de développer leur esprit critique. Et pourtant elles vont basculer dans le piège de la propagande islamiste la plus insidieuse, remarquablement démontée dans le film avec le concours de Dounia Bouzar, la directrice du centre des dérives sectaires liées à l’Islam, qui joue ici son propre rôle. On la voit déployer des trésors de patience et d’empathie lorsqu’elle a en face d’elle des parents en plein désarroi, des jeunes gens qu’il faut faire basculer du côté de la vie. Le cinéma peut avoir pour le meilleur une haute vertu pédagogique, on ne peut que souhaiter qu’il soit vu et commenté dans les lycées, comme l’est la pièce Djihad de Ismaël Saïdi. La machine infernale de Daesh témoigne d’un savoir-faire qui réclame une lente et patiente étude psychologique des proies potentielles et c’est en fonction des profils repérés que les offres de départ sont faites. Un marketing dont l’efficacité fait froid dans le dos. Oui, il est possible de vendre sur internet et via les réseaux sociaux la haine, l’aspiration à la mort et au martyr comme on peut vous vendre un produit commercial correspondant à vos goûts soigneusement catalogués. Et les parents, dans cette tragédie ? Responsables ? Les mères sont aimantes, attentives (elles sont interprétées avec beaucoup de discrétion par Sandrine Bonnaire et Clotilde Coureau) et pourtant elles n’ont pas vu venir la métamorphose des 2 adolescentes. Les pères, eux, ne semblent pas capables de dialoguer, ils apparaissent effacés, dépassés. Auraient-ils pu être des sauveurs ? Ce serait trop facile de répondre oui, tant les processus d’endoctrinement sont sophistiqués dans leur perversité. L’adolescence est une période de grande fragilité, de grands emportements, de grands idéalismes facilement exploités par la propagande(les totalitarismes du 20ème siècle, l’islamisme aujourd’hui.)Que le cinéma français le rappelle pour le public, espérons-le le plus large, dans un film vrai, juste,simple, est une bonne nouvelle.

Jean-Pierre Sculier


Bonus: Scènes coupées, conversation avec Marie-Castille Mention-Schaar (26’)











2016
France
Drame
1h40


Realisateur

Marie-Castille
Mention-Schaar




Acteur

Noémie
Merlant

(Sonia Bouzaria)


Naomi
Amarger

(Mélanie Thenot)


Sandrine
Bonnaire

(Catherine Bouzaria)


Clotilde
Courau

(Sylvie)


Zinedine
Soualem

(Samir Bouzaria)


Yvan
Attal

(Yvan, le père de Mélanie)


Ariane
Ascaride

(La juge)


Scenariste

Marie-Castille Mention-Schaar

Emilie Frèche

Producteur

Marie-Castille Mention-Schaar

Date de Sortie

Belgique
02/11/2016
DVD
10/02/2017
France
05/10/2016

Distributeur

Cinéart

Distributeur dvd/Blu-Ray/VOD

Cinéart







2017

Nomination Meilleur Espoir Féminin

Noémie Merlant