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NOCTURAMA (2016) - Cinemaniacs.be
NOCTURAMA


Paris, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un ballet étrange dans les dédales du métro et les rues de la capitale. Ils semblent suivre un plan. Leurs gestes sont précis, presque dangereux. Ils convergent vers un même point, un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes. La nuit commence.



Le dernier film de Bertrand Bonello n’a pas été sélectionné au dernier Festival de Cannes. Il ne nous appartient pas d’affirmer qu’il était juste ou injuste de le recaler, les spectateurs jugeront au moment de sa sortie en salle. Sa vision laisse planer un sérieux malaise, c’est un film dérangeant et pas dans le meilleur sens du terme. Reconnaissons d’abord les qualités de la réalisation, la beauté formelle de certaines séquences, la tension dramatique croissante jusqu’à la scène finale. On ajoutera le talent des jeunes acteurs totalement investis dans des personnages liés jusqu’à la mort et pourtant si dissemblables. Des spectateurs peuvent y trouver leur compte….s’ils parviennent à détacher cette histoire meurtrière des temps obscurs dans lesquels nous sommes plongés, et sans doute pour longtemps encore ! Certes, le cinéma est là pour nous offrir du divertissement, mais peut-on tout transformer en divertissement ? Bonello a beau nous dire que le scénario a été mis au point avant les massacres de Charlie Hebdo, du Bataclan (et de tous ceux qui suivirent), que son film pose la question du comment et pas du pourquoi, nous voici entraînés à suivre la dérive (et le délire) terroriste de quelques jeunes gens, garçons et filles, issus de milieux différents. Ils vont réussir à mettre Paris à feu et à sang (3attentats remarquablement coordonnés, pas mal pour des débutants !) sans que l’on sache très bien leurs motivations, on ne peut que les deviner en fonction des clichés qu’ils semblent incarner. Le fils de bonne famille en révolte contre son milieu, le paumé de la périphérie, l’islamiste etc. On ne saura rien des victimes, ce n’est pas le sujet du film. Quant au dénouement voulu par le Pouvoir en place, on a du mal à y croire, il est dramatiquement réussi mais dans un Etat de Droit, heureusement peu plausible. Sans doute est-il trop tôt pour que le cinéma s’empare du sujet, surtout le cinéma français toujours si frileux en la matière. Ce n’est pas la tasse de thé de Bonello, lui l’esthète de Saint-Laurent ou d’Apollonide. Il n’a pas jugé opportun de modifier son scénario, c’est sa liberté d’artiste. Qu’il soit aussi permis d’écrire qu’on peut s’abstenir d’aller voir son film, si beau soit-il.

Jean-Pierre Sculier









2016
France
Comédie dramatique
2h11


Realisateur

Bertrand
Bonello




Acteur

Finnegan
Oldfield

(David)


Vincent
Rottiers

(Greg)


Hamza
Meziani

(Yacine)


Manal
Issa

(Sabrina)


Martin
Petitguyot

(André)


Jamil
McCraven

(Mika)


Rabah
Nait Oufella

(Omar)


Luis
Rego

(Jean-Claude)


Adèle
Haenel

(La jeune femme au vélo)


Scenariste

Bertrand Bonello

Producteur

Alice Girard

Edouard Weil

Compositeur

Bertrand Bonello

Date de Sortie

Belgique
07/09/2016
France
31/08/2016

Distributeur

Cinéart