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NI LE CIEL NI LA TERRE (2015) - Cinemaniacs.be
Afghanistan 2014. A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.
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Un premier film, de Clément Cogitore, qui ne manque pas d’ambition et se démarque heureusement d’un cinéma français qui en est souvent dépourvu. Tout ressemble dans la première partie à un film de guerre : des soldats français dans un campement perdu dans les montagnes, à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan, des villageois plutôt hostiles, des ennemis d’autant plus redoutables qu’ils sont invisibles. Il ne se passe pas grand-chose et les soldats tuent le temps comme ils peuvent, attendant une prochaine relève. Le spectateur est vite saisi par une ambiance étrange faite d’ennui et d’absurdité : pour un peu, on se croirait dans le désert des Tartares. Mais voilà que des soldats disparaissent, sans laisser la moindre trace. Désertion ? Enlèvement ? Rançon ? Le capitaine Bonassieu (Jérémie Renier, très convaincant) fouille à la recherche d’explications rationnelles, en vain. Recherche fiévreuse, qui touche parfois au délire et mène les hommes sous ses ordres dans une angoisse et une peur qui risquent de mettre tout le groupe en danger. Jusqu’au moment où un enfant du village leur apporte une explication, irrationnelle, mais il n’y en aura pas d’autre. La dimension guerrière s’estompe, l’Afghanistan n’est plus qu’un cadre, le réalisme prend une dimension magique : les soldats équipés du matériel sophistiqué popularisé par les séries américaines se transforment nuitamment en créatures étranges, fantomatiques. Une voix off, celle d’un des soldats, suggère bien le basculement et donne à cette étrange réalité une dimension religieuse, quasi mystique : on se croirait à certains moments dans du Malik ! Il y a certes des baisses de tension, les personnages secondaires qui entourent le capitaine Bonassieu manquent de consistance, certains sont réduits à des silhouettes mais le film est une réussite : ce n’est pas le Désert des Tartares, ce n’est pas la Ligne Rouge, mais c’est tout de même un bon moment d’étrangeté.
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2016
Nomination Meilleur Film Etranger en Coproduction
Nomination Meilleur Acteur
Jérémie Renier

2016
Nomination Meilleur Premier Film
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