Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d'Arnaud s’annonce tranquille… Tranquille jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire. Il se laisse porter, se marre souvent. Elle se bat, court, nage, s’affûte. Jusqu'où la suivre alors qu'elle ne lui a rien demandé ? C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.
Un agréable coup de fraîcheur sur le cinéma français. Le jeune réalisateur Thomas Cailley joue avec les codes et les conventions, parfois même les clichés, des formes les plus traditionnelles du cinéma de genre : il les met cul par-dessus tête, semant ainsi une bien agréable pagaille. Chronique d’une France provinciale où les jeunes n’ont guère d’avenir. Film d’aventures avec quelques scènes réussies d’apocalypse. Film de bidasses avec les personnages caricaturaux et les situations burlesques indispensables .Les dialogues sont percutants, les personnages secondaires (autant de jeunes acteurs inconnus) forment un petit monde souvent drôle, un peu mélancolique aussi. Les combattants, ce sont ces jeunes habités par le désir de s’envoler et l’angoisse d’être retenus au sol. Et puis, et surtout, il y a cette magnifique histoire d’amour qui commence si mal et qui finit si bien, avec une savoureuse inversion des rôles : c’est Madeleine qui ne rêve que de s’engager dans les unités les plus dures de l’armée, persuadée que la fin du monde est proche, et qu’il est urgent de s’adapter aux conditions de survie les plus rudes. Et c’est Arnaud qui n’est plus que tendresse pour elle, prêt à toutes les aventures pour s’en faire aimer. Adèle Haenel apporte à son personnage une énergie étonnante, un séduisant cocktail vitaminé de séduction et de rudesse, de violence, ses répliques sont acérées comme des couteaux de commando, elle a le regard intense de celle qui veut dominer et se dominer. Une jeune actrice déjà remarquée dans des rôles moins importants et qui a tous les talents pour imposer une très forte personnalité. Quant à Kévin Azaïs (Arnaud),il semble prêt pour d’autres rôles, d’autres compositions. Heureux cinéma français qui semble avoir enfin les acteurs et les réalisateurs d’une jeune génération prête à le porter hors des ornières dans lesquelles il s’enlise trop souvent. Les Combattants, un film tonique et réjouissant.