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LOONG BOONMEE RALEUK CHAA (2009) Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures) - Cinemaniacs.be
LOONG BOONMEE RALEUK CHAA Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures) |
Oncle Boonmee souffre d'une insuffisance rénale. Comme il pratique avec passion le yoga, il est très conscient de son corps. Il sait qu'il va mourir dans 48 heures. Il appelle ses parents éloignés et leur demande de le ramener de l'hôpital pour qu'il puisse mourir à la maison. Là-bas ils sont accueillis par le fantôme de sa défunte épouse, qui est réapparue pour s'occuper de lui. Son fils mort revient aussi de la jungle sous la forme d'un singe. Le fils s'est accouplé avec une créature connue sous le nom de "fantôme singe" et a vécu avec elle dans les arbres pendant 15 ans.
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Les voies du succès(ou de l’échec) sont parfois impénétrables, ainsi la Palme d’Or du Festival de Cannes 2010 laisse perplexe. Film d’une remarquable originalité pour les uns, « Palme de Plomb » pour les autres, où situer ses impressions si l’on veut rester en dehors des chapelles de la critique qui manie tantôt l’encensoir tantôt le bazooka avec la même absence de nuance ? Le réalisateur parle d’un film aux interprétations très ouvertes à condition d’avoir soi-même l’esprit ouvert. Cette ouverture nous a manqué ou peut-être n’était-elle pas assez large. Le caractère hypnotique de certaines scènes provoque dès les premiers plans une douce somnolence que rien, ou presque, ne viendra perturber. Oncle Boonmee sait qu’il va mourir, il appelle les disparus qu’il a aimés, tente de se souvenir de ses vies antérieures. On suivrait volontiers une méditation poétique sur la réincarnation, les métamorphoses du vivant et le respect dû à toute forme de vie, mais les apparitions magiques, les figures fantastiques relèvent d’un imaginaire presque enfantin et les dialogues avec les morts sont d’une assez navrante banalité. On peut comprendre la volonté du réalisateur d’immerger sa narration dans les légendes et le Bouddhisme de son enfance mais il ne nous aide pas à transformer notre bonne volonté de spectateur en curiosité éveillée. Le temps du spectateur passe, lentement, très lentement. Boonmee a-t-il été antérieurement homme ou femme, animal ou végétal ? Avouons qu’on s’en moque un peu. Toutes philosophies confondues, l’homme sait depuis belle lurette que « la vie n’est qu’un songe ». On aime que le cinéma lui donne des couleurs, et il a beaucoup plu à Cannes cette année. Mais restons Zen en admettant bien volontiers qu’on puisse de temps à autre aimer la pluie.
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