|
|
LES PETITS MOUCHOIRS (2010) - Cinemaniacs.be
Comme chaque année, l'anniversaire d'Antoine marque le début des vacances pour une joyeuse bande de potes. Ils sont tous invités chez Max, un hôtelier à la mode, et Véro sa femme éco friendly, qui possèdent une grande maison au Cap Ferret. Mais l'accident grave dont est victime leur pote Ludo va déclencher, chez certains, une série de réactions avant le départ. Vincent, marié avec Isabelle et père de famille, déclare sa flamme à Max, pote depuis quinze ans, qui reçoit de plein fouet cette information. Antoine tente de reconquérir l'amour de sa vie, Juliette, engagée dans une autre relation. Marie, célibataire libérée, revendique farouchement son indépendance et sa soif d'expériences nouvelles. Eric, comédien reconnu, en couple avec Léa, a un besoin compulsif de tester son pouvoir de séduction. L'envie et le besoin de ces vacances vont conduire chacun des protagonistes à lever les petits mouchoirs déposés sur ce qui les dérange et les perturbe depuis des années. Ils se rejoignent tous dans la maison de Max, retrouvant sur place Jean- Louis, leur ami ostréiculteur, et Nassim leur coach sportif. C'est dans le quotidien des sorties en mer et des soirées arrosées que les petits mensonges et arrangements de chacun se révèleront. Au fur et à mesure le vernis se craquelle. Tous se cachent derrière des faux-semblants qui vont devenir de plus en plus pesants. Jusqu'au moment où la vérité et la culpabilité les rattrapent.
|
Ou le plaisir de partager les émotions, entre les rires et les larmes, d’hommes et de femmes qui nous ressemblent ! Le film de Guillaume Canet suscite déjà la hargne de certains commentateurs français, qui crient au hold-up des sentiments, à la prise en otage des émotions du spectateur. Bien sûr, il n’y a pas matière à crier au chef-d’œuvre, mais les défauts du film ne le privent pas de l’essentiel, il touche au plus juste parce que les incertitudes, les rêves et les désespoirs de ces quadras si mal dans leur peau, à un moment ou l’autre d’une vie, ce sont ceux de chacun.
Le temps des vacances les réunit une fois encore au Cap Ferret, mais cette fois, les mensonges à soi-même et aux autres vont éclater. Les petits mouchoirs d’ordinaire prévus pour dissimuler, donner et se donner le change n’y suffiront plus. C’est que le temps des retrouvailles a cette fois commencé sous les malheureux auspices de l’accident de l’un des leurs, qu’ils ont laissé entre la vie et la mort sur un lit d’hôpital parisien. Le chagrin, le remords d’avoir abandonné un pote, précipitent en chacun le douloureux constat d’être au bord du désastre d’une vie qui se perd et est sur le point d’être ratée.
Le film va et vient de l’un à l’autre, découvre peu à peu ses failles, ses faiblesses, tout ce qui fait d’eux une bande de copains mais aussi un condensé de nos propres incertitudes. Devant le chaos qui menace, chacun réagit comme il peut, se cache et se découvre dans ses colères, ses désinvoltures, son humour parfois lourd, parfois grinçant. On retrouve, avec moins de subtilité, l’univers de Sautet, et on redécouvre avec émotion les invariants de notre belle et difficile condition humaine. Le film de G. Canet s’inscrit dans une continuité revendiquée. 145 minutes, c’est fort long. Parfois, le film se languit dans la répétition de certaines situations, et tombe parfois dans le piège qui, vu le sujet, le guette sans cesse, la surdose lacrymale et mélodramatique. Alors, armez-vous d’un peu de patience, et vous en serez récompensé par la générosité du film et des acteurs qui le portent.
|
|
|